Aider & accélérer la transition agroécologique des paysans
Voilà maintenant 10 ans que je suis éleveur de vaches laitières. Arrivé en 2015 sur la ferme familiale avec mon père, notre volonté commune était, inconsciemment, d'accélérer l'industrialisation de nos pratiques. Le contexte de la fin des quotas et du nombre toujours plus faible de fermes confortait notre choix.
Nous voici donc lancés, sûrs de nos choix et de nos décisions : investissements, plus d'animaux, productivité augmentée… Mauvais résultats… Explosion de l'achat de soja, d'engrais, de semences, des travaux dans les champs… Frais véto toujours plus élevés… Fatigue…
Heureusement, nous pouvions comptés sur les technico-commerciaux qui gravitaient autour de nous. Les solutions aux dérives des fermes en transition vers une agriculture industrielle existent… Mise en place de protocoles, baisse du pâturage, lutte quotidienne contre les diverses agressions extérieures (météo, ravageurs, nuisibles, etc.), recherche perpétuelle de productivité… Mais de nouveau de mauvais résultats… La rigueur et l'investissement quotidien étant tellement important qu'un relâchement entraine des conséquences sur notre productivité et donc nos résultats.
Les techniciens nous le disent bien pourtant "Nos vaches sont de vrais Formule1, l'exigence est donc obligatoire !! Allez, au boulot, ton voisin lui y arrive bien." Si tu travailles correctement, ta coopérative t'offrira une belle veste et une petite ristourne en fin d'année si les nombreux dirigeants n'ont pas tout mangé.
Alors quoi !?! C'est ça mon quotidien jusqu'à ma retraite (dans le meilleur des cas) ou jusqu'au suicide (dans de trop nombreux cas). Après cinq années intenses, stressantes, usantes, mon père en a marre. En même temps, il a repris la ferme suite au décès de son père à l'âge de 18 ans. Après une trentaine d'années a bossé comme un forcené, il veut changer de boulot et retrouver du plaisir et du sens dans son travail. De mon côté, je vois là l'opportunité de tout remettre à plat dans le but, également, de trouver un sens à ce que je fais. Nous sommes donc en 2020 et il est temps de changer. A ce moment-là, je ne connaissais pas ce terme, mais il s'est imposé aujourd'hui comme une évidence : l'Agroécologie.
C'est la raison pour laquelle j'écris ce blog, raconter la réflexion qui m'a amené à changer de façon brutale mes pratiques. Je ne sais pas trop encore comment structurer mon propos. Je vois ça en quatre grandes catégories :
- Les INSPIRATIONS qui structurent ma pensée agroécologique.
- Ce qui a déjà été REALISE sur ma ferme.
- Ce qui est EN COURS au moment où je publie l'article.
- Je vais tout de même faire un petit libellé sur les LIMITES de l'agriculture industrielle.
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Ma nurserie 100% déconnectée avec la laiterie en toile de fond |
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