Gérard Ducerf : les mauvaises herbes n'existent pas

 Gérard Ducerf est un botaniste autodidacte et ancien paysan. Riche de sa très large expérience, il nous apprend à changer de point de vue sur les plantes qui nous entourent et à renouer avec le vivant. Il part d'une réflexion très simple, les plantes naturelles ne sont pas là par hasard. Il comprend très vite que le sol détermine la flore qui peut s'y épanouir. Il nous explique qu'il n'existe pas de mauvaises herbes, uniquement des plantes bio indicatrices de la composition et de l'état du sol. 

Encore une fois, je vous laisse le plaisir de découvrir son travail au travers des quelques vidéos disponibles sur Youtube et de ses nombreuses œuvres dont les Encyclopédies des Plantes Bio Indicatrices.

Je me permets d'illustrer son travail avec l'exemple de quelques plantes très largement redoutées et combattues en agriculture :

  • Le chardon : ennemi incontournable de nos prairies. Alors comment sans débarrasser : arracher les racines ? les couper avant floraison ? avant la pluie ? plusieurs fois par an ? à chacun sa technique, mais à tous, le même constat perpétuel, le chardon revient tous les ans. Alors si on s'intéressait d'un peu plus près à cette plante, elle a peut-être quelque chose à nous dire que l'on ne veut pas entendre. Les conditions de levée de dormance des graines de chardons sont un sol en anaérobiose et surtout une non-assimilation du phosphore lié à la compaction du sol. Le rôle du chardon est de remettre du phosphore assimilable dans le sol, c'est l'une des plantes qui en contient le plus… Et oui le chardon nous veut bien et travaille pour nous ! Alors le combattre sans remédier aux causes du problème ne sert à rien. Ils reviendront année après année. Sur ma ferme, au début de la mise en place du pâturage tournant dynamique, il y eu une explosion des chardons. J'ai fait les choix de ne jamais les broyer pour qu'il puisse finir leur cycle et m'apporter un maximum de phosphore assimilable. Après trois années, ils sont encore nombreux, mais je constate tout de même une diminution de leur population. Patience… patience…
  • Le rumex : notre aversion pour cette plante est au moins égale à celle que nous avons pour le chardon. Sa présence est caractéristique des sols compactés qui n'arrivent plus à filtrer l'eau. Encore une fois, lutter contre cette plante sans répondre au problème initial de compaction ne sert à rien. Ma conduite vis-à-vis de cette plante est la même que pour le chardon. La première année fut stupéfiante de productivité en rumex. en revanche, il y a eu une très nette amélioration dès la deuxième année. 

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