Élevage des génisses : la pâturage comme accélérateur de croissance

 Les petites génisses fraichement sevrées, âgées d'environ six mois, arrivent sur l'îlot de pâturage qu'elles vont occuper durant une année. Je les y amène courant août, une fois la pousse de l'herbe repartie après une éventuelle sécheresse estivale. Ainsi, je suis certain que les génisses bénéficieront d'une herbe de qualité durant toute la période automnale. 

L'îlot est d'une surface totale de 14 hectares et découpé en 14 parcelles dont une parcelle parking (en haut à droite sur le plan). Chaque petite parcelle correspond à des temps de présence allant de 4 à 6 jours pour un troupeau de 15 génisses. Cela varie en fonction de l'âge évoluant des animaux et de la surface variable de mes paddocks. 

Un îlot de pâturage dédié uniquement aux génisses

Îlot de pâturage des génisses

J'ai choisi ces parcelles car elles sont de petites tailles, difficilement accessible et se révélant plutôt humide. Cela me permet donc de bien valoriser mon herbe par du pâturage. De plus, il me semblait très important que mes génisses ne soient pas présentes sur les mêmes parcelles que les vaches laitières, pour limiter le parasitisme. De ce fait, je ne vermifuge jamais mes génisses, elles n'ont d'ailleurs jamais exprimé physiologiquement le besoin.

J'applique une méthode simplifiée du pâturage tournant dynamique :

• Les génisses pâturent à partir du stade 3 feuilles minimum. Il arrive donc parfois qu'elles entrent dans des parcelles commençant à épier. Je débraye des parcelles uniquement au printemps, lorsque je vais me faire largement déborder et que cela n'empêchera pas une éventuelle repousse. La plupart du temps, je préfère donc arrêter de faucher au mois de juin, préférant faire du stock sur pied en prévision des étés qui arrivent de plus en plus tôt.
• Les génisses restant parfois 6 jours sur des parcelles, cela n'est pas optimal car elles peuvent ainsi manger d'éventuelles repousses. Néanmoins, elles changent de parcelles en laissant toujours un peu de feuille résiduelle.

L'herbe pâturée constitue l'essentiel de leur alimentation. S'il y a besoin de palier un manque d'herbe, les animaux peuvent passer des périodes à l'enrubannage sur leur parcelle parking (située en haut à droite sur le plan). Cela dépasse rarement 15 jours l'été et 2 mois l'hiver.

Le taureau arrive le 15 mai dans le troupeau pour le début des saillies. Arrive enfin le début de l'été, nous sommes au mois de juillet, une petite année après leur arrivée sur cet îlot, il est temps de voguer vers de nouvelles prairies pour laisser la place aux nouvelles petites génisses.

En automne, les grandes génisses valorisent les parcelles de fauche

A 2 kilomètres de notre ferme, nous avons notre parcellaire dédié à la fauche. Au printemps, nous faisons entre 2 et 3 coupes - selon la météo - sur cette surface de 22 hectares. Ces récoltes, additionnées aux parcelles débrayées, suffisent amplement à nos besoins en enrubannage pour notre troupeau. Ainsi, à l'automne nous n'avons pas le besoin - ni l'envie - de pratiquer de la fauche. Ainsi, ce parcellaire est valorisé par les grandes génisses avant leur rentrée hivernale précédant le vêlage.

A cette période, le pâturage suffit à l'alimentation des 15 génisses. Je n'ai jamais eu besoin d'apporter du fourrage complémentaire. 

Parcellaire de fauche servant au pâturage des grandes génisses